La géothermie

La géothermie est de loin le mode de chauffage et de climatisation le plus efficace au monde et le Québec est bien placé pour profiter de ses avantages. En effet, la présence d’eau et un sol de roc facilitent l’utilisation et l’efficacité de la géothermie. Comme ce système fonctionne à l’électricité, notre réseau électrique très performant est aussi un avantage pour la géothermie.

Le principe général

La géothermie utilise l’énergie solaire emmagasinée dans l’écorce terrestre et les nappes d’eau phréatiques. Contrairement à la croyance populaire, la surface de l’écorce terrestre n’est pas réchauffée par le centre de la terre mais par le rayonnement solaire. De manière générale, la température du sol et de la nappe phréatique est constante à 48’F (8,9’C) durant toute l’année dans la région de Montréal et le long du 45ème parallèle. Cette température ne baisse que de 1’F (0,45’C) par parallèle, ce qui fait qu’au 50ème parallèle (Chibougameau, Sept-îles) la température se maintient à environ 43’F (6,1’C). À ces températures, il est facile de récupérer l’énergie contenue dans le sol par une thermopompe pour chauffer la maison. La climatisation est aussi facilitée par la température fraîche du sol en été.

Le circuit ouvert

Les premiers systèmes géothermiques utilisés au Québec vers la fin des années 70 étaient des circuits ouverts, une technologie importée de Scandinavie.
Ce système utilisait simplement la pompe submersible d’un puits artésien pour approvisionner la thermopompe en eau à 48’F pour ensuite la rejeter à 38’F dans un fossé, un ruisseau ou un lac. En été, en mode de climatisation, l’eau est pompée à 48’F et rejetée dans la nature à 63’C. Ce système est aujourd’hui interdit car il a le désavantage d’assécher les puits artésiens et de modifier la température des ruisseaux et des petits lacs intervenant ainsi sur l’écosystème.

Les nouveaux circuits ouverts

Au Québec, les systèmes ouverts doivent être munis d’un second puits d’absorption qu’on installe à environ 50 pieds (15 m) du puits artésien de manière à réalimenter la nappe phréatique en eau potable. Lors de la percée des deux puits (de 5 ou 6 pouces de diamètre), le puits qui produit le plus d’eau devrait être choisi comme puits d’absorption. En effet, si la capacité du puits d’approvisionnement d’eau est plus grande que celle du puits d’absorption, ce dernier ne pourra pas fournir suffisamment et débordera sur le terrain.

Le système ouvert est généralement le système le plus économique lorsqu’on dispose d’une très grande quantité d’eau à une faible profondeur. Il faut en effet une capacité de 2 gallons à la minute par tonne de chauffage ou de réfrigération pour alimenter le système. Malheureusement, on ne peut pas toujours connaître la profondeur qu’il faudra creuser pour obtenir ce débit et s’il durera 25 ans.

S’il faut creuser plus de 150 pieds le système n’est plus économique car il faut creuser un puits d’absorption équivalent. La qualité de l’eau cause aussi un problème d’entretien annuel car le fer, le souffre, le calcaire créent des dépôts qui diminuent l’efficacité de transfert de chaleur du système. Un entretien annuel de l’échangeur de chaleur est nécessaire pour maintenir une certaine efficacité.

Il est à noter que:
– La pompe doit pouvoir fournir 2 gallons par minute par tonne de réfrigération, ce qui représente une assez grande quantité d’eau. Une baisse d’approvisionnement en eau peu rendre le système inutilisable, ce qui rend ce système incertain.

– La même pompe sert aussi au renvoi de l’eau dans le puits absorbant.

– Une pompe à vitesse variable est recommandée pour pouvoir coupler l’eau de la géothermie à l’approvisionnement d’eau domestique à partir du même puits. Ceci afin de ne pas réduire la pression d’eau de manière drastique quand la géothermie se met en fonction. Celle-ci peut coûter 2 000$ et plus.

Circuit fermé : à l’antigel

Le système fermé est une boucle de tuyaux remplis d’antigel qui est constamment re-circulé entre la thermopompe et le sol pour absorber et transmettre l’énergie. La même boucle peut servir à réchauffer la maison en hiver et à la rafraîchir en été.
En sortant de la thermopompe, le liquide antigel est à seulement 24’F et il ressort du sol à 32’F. Les tuyaux sont de polyéthylène à haute densité de type PE-3408 (norme d’approbation), d’un diamètre de 1.25 pouce (3.2cm). Sauf le bout inférieur en « U » et quelques raccords en « T », le tuyau est continu et sans joint. Les quelques joints existants doivent être fusionnés à haute température.

Circuit fermé vertical

C’est le système le plus utilisé au Québec actuellement. Pour les systèmes à antigel, on creuse un trou de 5 ou 6 pouces de diamètre dans le sol (dépendant seulement de l’équipement du foreur) sur une profondeur pouvant aller jusqu’à 500 pieds. Lorsque le sol est fait de roc, on insère simplement le tuyau en boucle dans le trou et on rempli le reste du trou avec du sable de silice pour assurer un bon transfert de chaleur entre le tuyau et le roc environnant.

Lorsque le sol est sablonneux, argileux ou trop mou, il est nécessaire d’ajouter une gaine d’acier dans le sol pour l’empêcher de s’obstruer avant la pose des tuyaux. Toutefois, après le remplissage avec le sable de silice, la gaine peut-être retirée ou laissée en place selon la difficulté du travail.

Il est à noter que:

– Le diamètre de 5 ou 6 pouces ne dépend que de l’équipement du foreur et n’a pas d’impact sur la qualité des travaux.

– Aux États-Unis, où les thermopompes géothermiques sont surtout utilisées pour climatiser, on utilise un coulis de bentonite (une argile) pour le remplissage des trous. Cette pratique est peu courante au Québec car elle est coûteuse (elle ajoute 6$/pied linéaire) et qu’elle augmente peu les performances de chauffage dans les sols rocheux et humides du Québec.

– Le nombre de trous peut varier de 1 à 3 selon le type de sol et l’accessibilité au terrain. Un trou de 300 pieds de profondeur aura la même capacité de chauffage/climatisation que trois trous de 100 pieds de profondeur. S’il y a plusieurs trous, ceux-ci doivent être distants d’au moins 15 pieds (4,5m) et être à 15 pieds du bâtiment ou du champ d’épuration.

Circuit fermé horizontal

Le circuit fermé horizontal est semblable au circuit fermé vertical sauf que:

– Les tuyaux sont enfouis dans des tranchées à 5 pieds sous le niveau du sol, espacées de 8 pieds dans le sol solide et de 10 pieds dans le sable, faisant des longueurs de 100 à 400 pieds.

– Le tuyau est déposé sur le sol, le remplissage se fait avec le sol excavé, mais débarrassé de ses roches pour ne pas endommager les tuyaux.

– Se faisant simplement avec une rétrocaveuse (pépine), ce système peut être moins coûteux qu’un puits vertical mais il nécessite 400 pieds de tuyaux par tonne de chauffage soit le double d’un puits vertical. En effet, le sol gèle à une profondeur de 5 pieds et le système est donc moins performant qu’avec un sol à 9’C. Il nécessite aussi un grand terrain sur lequel on ne peut plus construire ni planter d’arbres.

– Les tuyaux doivent être à un minimum de 15 pieds d’un champ d’épuration afin de ne pas le refroidir et nuire à l’épuration biologique.

Circuit fermé de lac

À utiliser lorsqu’un lac est disponible. Les tuyaux sont simplement enroulés en bobines et déposés sur le sol dans le lac. Il faut toutefois, réaliser une tranchée hors gel entre le bâtiment et le lac. D’autres règlements municipaux peuvent être plus restrictifs en fonction de la profondeur du lac et de son fond.

Le choix: circuit fermé ou ouvert ?

Certaines personnes vous diront que le système en circuit ouvert est beaucoup plus efficace parce qu’il utilise comme source de chaleur de l’eau à une température de 48’F comparativement à un antigel à 32’F pour le circuit fermé. Il est effectivement plus facile et moins énergivore de soutirer de la chaleur à un liquide caloporteur dont la température est plus élevée. On sait par exemple, qu’en dessous de 10’F (-12’C) la thermopompe utilise 1 kilowatt d’énergie pour soutirer 1 kilowatt de chaleur au liquide alors qu’à 40’F (4’C) la thermopompe soutire jusqu’à 3 kw de chaleur pour 1 kw d’énergie dépensée.

Ceci dit, le système ouvert est donc théoriquement plus efficace, mais son échangeur de chaleur est soumis à de l’eau impure (fer, souffre, calcaire et autres minéraux), qui l’encrasse et diminue son efficacité. En pratique donc, les systèmes en circuits ouvert ou fermé ont des efficacités similaires.

Le système en circuit ouvert est aussi tributaire d’un approvisionnement important en eau (2 gallons par minute par tonne de réfrigération). Si pour une raison quelconque, l’approvisionnement en eau diminue dans le puits, le système ne pourra plus subvenir aux besoins de chauffage de la maison. Il faudra alors refaire le forage ailleurs.

Au niveau de l’entretien, le système ouvert nécessite un nettoyage annuel alors que le système fermé ne nécessite aucun entretien.

Les conduits étant protégés de la lumière sont généralement garantis pour 50 ans mais leur durée de vie probable se situe autour de 100 ans.

Le choix: circuit vertical ou horizontal ?

Certains sols se prêtent mieux que d’autres au forage vertical. Les meilleurs sols sont les sols de roc comme dans les Laurentides. Dans ces sols, il n’y a pas de surprise ni dans les travaux ni dans les coûts. Le forage vertical demande peu d’espace et s’applique facilement en banlieue ou même en milieu urbain.

Les circuits horizontaux s’installent surtout où il est facile de creuser à la rétrocaveuse (pépine) comme dans les sols sablonneux, mais ils demandent beaucoup d’espace de terrain. Voilà pourquoi ils sont surtout utilisés en milieu rural.

Les sols faits de mélanges d’argile, de sable et de blocs pierreux sont difficiles à forer. On les retrouve entre autres en Estrie. Les circuits horizontaux utilisant des nappes d’eau nécessitent un petit lac artificiel privé, ce qui demande encore plus d’espace.

Quelle longueur de tuyaux ?

Systèmes liquides antigel.L’évaluation de la longueur de tuyaux nécessaire varie parfois de manière importante d’un entrepreneur à l’autre, influençant parfois grandement les coûts du système et surtout son efficacité. De manière générale, avoir trop de tuyaux n’est jamais problématique mais en manquer nuit de manière dramatique à l’efficacité jusqu’à rendre le système inopérant. Voici les grandes lignes qui déterminent la longueur de tuyaux nécessaire (une ligne double d’un circuit fermé ne compte que pour une longueur de tuyaux).

1- D’abord, l’entrepreneur ou un ingénieur doit déterminer la charge de climatisation nécessaire pour votre maison en « tonne » de réfrigération. 1 tonne de réfrigération = 12 000 BTU. Cette charge varie en fonction de l’isolation, de l’étanchéité à l’air, de la fenestration et de l’ensoleillement de la maison. Une maison existante de 2 000 pi.ca. habitable a besoin de 24 000 à 36 000 BTU soit de 2 à 3 tonnes de réfrigération.

2- Dans un système vertical, si le sol est fait de roc, il faudra 150 pieds linéaires de tuyaux par tonne de réfrigération. Si le sol est fait de sable ou de gravier avec limon il faudra de 200 à 300 pieds de tuyaux par tonne de réfrigération.

Dans un système horizontal, il faut 400 pieds linéaires de tuyaux par tonne de réfrigération.

Coefficient d’efficacité. En mode de chauffage, un appareil à l’antigel a généralement un COP maximal de 3.5. Ce qui signifie qu’il retire 3,5 fois plus d’énergie dans le liquide caloporteur qu’il en utilise pour son fonctionnement lorsque le sol se maintient à une température d’environ 9’C. Toutefois, durant la période intensive de chauffage, l’antigel refroidit le sol autour des tuyaux jusqu’à 2 ou 3’C ce qui peut faire descendre son COP à 2,2. En ce sens, un système ayant un COP maximal de 3,5 aura un COP annuel en mode de chauffage d’environ 2,7 et fera économiser environ 60%.

En mode de climatisation, un système géothermique à antigel a un coefficient de climatisation EER (Energy Efficiency Ratio) de 18 à 20. Comme le système utilise un sol à 9’C, le compresseur ne travail presque pas pour soutirer de la fraîcheur au caloporteur. Ceci explique les très faibles coûts de climatisation.

La distribution de chaleur dans la maison Le transfert de chaleur par la thermopompe peut se faire à un système de chauffage central standard à air pulsé ou à un système de chauffage central à eau chaude.

Le choix du système de distribution de chaleur dans la maison n’a aucun lien avec la thermopompe géothermique. Celle-ci ne sert que de source d’énergie au même titre qu’une thermopompe standard à air et qu’une fournaise au gaz ou à l’huile.

Lorsqu’ on utilise un système de distribution central à eau chaude avec une thermopompe géothermique on parle d’un système sol-eau, lorsqu’on utilise un chauffage central à air pulsé on parlera de système sol-air, désignant le fait que la chaleur est distribuée du sol à l’air.

Pas pour les radiateurs

Il est à noter que les systèmes sol-eau fournissent de l’eau chaude à une température maximale de 120’F ( 50’C). Cette température est largement suffisante pour les systèmes de planchers radiants à eau chaude mais elle est insuffisante pour les anciens radiateurs à eau chaude qui sont généralement calibrés pour une température de 180’F (82’C). La capacité de chauffage serait alors trop faible pour les besoins de la maison.

Climatisation

Dans le secteur résidentiel, seul le système sol-air permet la climatisation estivale. La circulation d’eau froide dans un plancher radiant pour rafraîchir l’air causerait de la condensation sur les planchers. Toutefois, dans le domaine commercial, où on contrôle le taux d’humidité de l’air ambiant, on peut utiliser des systèmes de plancher radiant pour rafraichir l’air. Certains systèmes utilisent aussi une valve pour diriger l’eau froide dans un climatiseur à air pulsé durant l’été ou l’eau chaude dans le plancher radiant durant l’hiver.

Coûts

Coût d’ensemble. Si vous disposez déjà d’un puits artésien, il en coûte un minimum de 23 000$ pour avoir un système de chauffage géothermique complet avec distribution à air pulsé dans une maison neuve bien isolée nécessitant une charge de 2 tonnes ( 1 tonne de réfrigération = 12 000 BTU). Par contre, le coût normal moyen d’une maison existante voisine davantage les 28 000$.

La thermopompe. La thermopompe coûte de 6 000 à 10 000$ en fonction de sa capacité et de son efficacité. La capacité maximale d’un appareil est de 5 tonnes.

Pour un puits vertical, le forage, les tuyaux et le remplissage coûtent de 12,50 à 15,00$ le pied linéaire pour les systèmes à l’antigel, soit de 4 000 à 6 000$ pour des maisons normales.

Pour un circuit horizontal, le creusage, les tuyaux et le remplissage coûtent en moyenne de 3 000 à 4, 000$.

Eau chaude domestique. Pour 500$ de plus, la géothermie peut préchauffer l’eau chaude domestique et faire économiser environ 25% des frais d’eau chaude annuels, se qui représente environ 75$ pour une famille moyenne. Ceci se fait par l’ajout d’un appareil spécial appelé « désurchauffeur ».

Coûts d’entretien. Les systèmes ouverts nécessitent un entretien annuel important alors que les systèmes fermés ne nécessitent aucun entretien.

Autonomie de chauffage. Les systèmes géothermiques sont calibrés en fonction de la charge de climatisation qui est généralement plus faible que la charge de chauffage. Ceci signifie que durant les jours les plus froids de l’année un élément électrique standard situé dans la fournaise viendra combler les kilowatts manquants. Ceci peut représenter de 20 à 50$ annuellement, ce qui est négligeable.

Rentabilité

De manière générale, la thermopompe géothermique est plus efficace et plus rentable qu’une thermopompe air-air. Il faut environ 10 ans pour rentabiliser la thermopompe géothermique comparativement à une thermopompe air-air. Après 10 ans, une thermopompe air-air ne vaut pratiquement plus rien car sa durée de vie moyenne tourne autour de 13 ans. La thermopompe géothermique a une espérance de vie beaucoup plus longue, ses composantes pouvant durer de 20 à 100 ans.

Efficacité énergétique en chauffage. Les thermopompes sont très efficaces à des températures supérieures à 0’C mais perdent beaucoup de leur potentiel sous -5’C. Voilà pourquoi une thermopompe géothermique peut faire économiser environ 60% des frais de chauffage et climatisation alors qu’une thermopompe de qualité et bien entretenue puisant l’énergie dans l’air atteint difficilement une moyenne de 20% d’économie d’énergie durant leur durée de vie.

Efficacité énergétique en climatisation. La thermopompe géothermique utilise le sol à environ 9’C pour rafraîchir la maison en été. Avec un caloporteur à cette température la thermopompe travaille peu et ne coûte presque rien en mode de climatisation. Une grande maison peut être climatisée pour à peine 50$ par année. Une thermopompe air-air travaille à rafraîchir de l’air de 30’C à 15’C pour la redistribuer dans la maison. Ceci exige beaucoup d’effort et beaucoup d’énergie au compresseur, coûtant souvent 250$ par année ou plus.

Durée de vie et bruit. Une thermopompe air-air a une durée de vie moyenne d’environ 13 ans. Son ventilateur et son compresseur sont installés dehors et ils travaillent à des températures extrêmes de +30’C et de -15’C. Après 13 ans une thermopompe air-air ne vaut plus rien et doit être remplacée. Son installation à l’extérieur est une source de bruits qui peuvent être déplaisants.

En comparaison, la thermopompe géothermique est installée à l’intérieur et peut être mieux insonorisée. Le compresseur travaille toujours à une température tempérée et avec un caloporteur à la même température hiver comme été. L’espérance de vie du compresseur est plus grande (de 20 à 25 ans) et les conduits installés dans le sol ont une espérance de vie de 50 à 100 ans selon les matériaux choisis. Après le même 13 ans, la thermopompe géothermique conservera donc sa pleine valeur de revente et sa pleine efficacité énergétique durant toute sa durée de vie.

Préchauffage de l’eau chaude domestique. La thermopompe géothermique peut fournir environ 25% des besoins d’eau chaude domestique alors que la thermopompe air-air ne le fait pas.

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Chauffage radiant électrique: chauffer par le plancher ou le plafond ?

Le chauffage radiant, qu’il soit par le plancher ou le plafond, est un système très agréable pour les occupants. Avoir les pieds sur un plancher de céramique chaud lors d’une journée glaciale est certainement une sensation des plus plaisantes. Mais attention, le plafond et le plancher radiants n’offrent pas les mêmes potentiels et un chauffage mal conçu peut causer des surchauffes ou des différences de températures importantes entre les pièces. L’ajout d’éléments de chauffage d’appoint à convection est souvent nécessaire pour obtenir le confort souhaité.

Le principe radiant

Tout comme le soleil, le chauffage radiant utilise les ondes pour chauffer les surfaces des objets. L’air entre ensuite en contact avec les objets réchauffés pour être réchauffé à son tour. Le système radiant fonctionne donc à l’inverse des autres systèmes où c’est l’air chaud qui réchauffe les objets au contact. Une pièce dont les planchers sont plus chauds que l’air ambiant est généralement plus confortable qu’une pièce dont les planchers sont plus froids que l’air ambiant.

Caractéristiques communes des planchers et plafonds

Les deux systèmes ont des caractéristiques communes. Contrairement à l’air chaud qui tend à monter au plafond des pièces, les ondes radiantes se distribuent également dans toutes les directions créant une température plus uniforme entre le plancher et le plafond. Étant dissimulés dans les planchers et les plafonds, les deux systèmes sont invisibles. Ceci donne parfois une plus grande liberté d’aménagement intérieur. Ils sont aussi parfaitement silencieux. Dans les deux cas, il s’agit de systèmes relativement lents à chauffer. Pour bénéficier de planchers chauds le matin, il faut éviter de baisser la température durant la nuit ou d’utiliser un thermostat programmable. Par exemple, les thermostats programmables de l’entreprise Flextherm sont munis d’une fonction de démarrage anticipé, qui fait en sorte que la température désirée pour la pièce sera atteinte au moment voulu.

Les caractéristiques du plancher radiant

Le plancher radiant possède deux caractéristiques avantageuses. Tout d’abord, la température du plancher peut être plus élevée qu’avec un plafond radiant. Sa température peut monter jusqu’à 30’C (86’F) lorsque les besoins de chauffage sont très grands mais la température la plus confortable se situe autour de 27’C ( 80’F). Dans le cas du plancher radiant, le thermostat mural (Flextherm) peut contrôler la température du plancher en fonction de la température de l’air ambiant mais sans jamais dépasser la température maximale de plancher recommandée. En cas de besoin, on peut y ajouter un convecteur d’appoint dans certaines pièces avec un thermostat indépendant pour augmenter le pouvoir ou la rapidité de chauffage à ces endroits. Sans l’ajout d’un système d’appoint, le plancher radiant est parfois trop faible, pour chauffer des espaces vitrés comme les solariums, ou peut devenir un peu trop chaud s’il est utilisé au maximum de sa capacité.L’inconvénient principal du plancher radiant est son incompatibilité avec les planchers de bois francs naturels. En effet, on ne peut pas l’utiliser car le bois subirait de trop grandes variations d’humidité, provoquant du retrait et des fissures. De même, il faut toujours laisser un espace de ventilation sous les meubles afin que le système soit fonctionnel.Par contre, les lames de bois franc naturel peuvent être remplacées par du bois d’ingénierie ou de la marqueterie de bois.

Les caractéristiques du plafond radiant

Les plafonds radiants ont l’avantage d’offrir une plus grande surface de rayonnement donc une plus grande capacité de chauffage. Dans les salles de bains, le plafond radiant a l’avantage de chauffer directement la baignoire, le lavabo et tous les équipements sanitaires. Le plafond radiant est contrôlé par un thermostat mural standard. Comme pour les convecteurs électriques, il est conseillé d’utiliser un thermostat électronique à pulsations pour obtenir un confort optimal. Le système étant contrôlé par la température de l’air, la température des planchers varie davantage d’une pièce à l’autre et celle-ci est moins élevée que celle des planchers radiants, se situant davantage entre 24 et 26’C ( 75 et 78’F ). Ceci permet toutefois d’utiliser tous les revêtements de plancher y compris le bois.

Produits disponibles et champs magnétiques

Les plafonds radiants étaient des produits très populaires à la fin des années 80, jusqu’à ce que certains produits causent des incendies dans des résidences. Actuellement, les panneaux Smart Rooms deTherma-Ray demeurent les seuls produits disponibles acceptés par les compagnies d’assurances québécoises, d’autres produits étant acceptés s’ils sont déjà en place. Les panneaux Smart Rooms sont des panneaux de placoplâtre contenant des circuits de fils électriques. Ils viennent sous deux formes différentes. On peut insérer des panneaux entre les solives des plafonds avant de les recouvrir de panneaux de placoplâtre standards ou utiliser des panneaux radiants apparents conçus spécialement pour les plafonds suspendus dans les sous-sols. Cet usage est très intéressant pour maintenir le mobilier chaud et confortable dans les sous-sols qui sont souvent froids et humides. Il se combine très bien avec un cinéma-maison ou d’autres activités peu actives. Les panneaux radiants pour plafonds suspendus font 2 pi X 4pi et produisent 175 watts de chaleur. Ils sont aussi très populaires dans les édifices à bureaux pour contrer le froid à proximité des grandes surfaces vitrées.

Pour les planchers, deux produits sont disponibles au Québec et émettent peu de champ électromagnétique: le CÂBLE VERT de Flextherm et le Devimat de Ouellet Canada. Le Flextherm vient en câble chauffant qu’on espace selon les besoins de chauffage de la pièce. Sa conception élimine complètement les champs électromagnétiques. Le Devimat vient en rouleaux autocollants de 50 cm de largeur où les câbles sont disposés parallèlement à tous les 5 cm. Celui-ci dégage un très faible champ électromagnétique de 2 à 4 milligauss dépendant de sa dimension. Le Flextherm offre plus de flexibilité dans sont installation mais le Devimat peut être plus rapide d’installation dans certains cas. Ces systèmes sont généralement vendus et installés par les entrepreneurs électriciens pour garantir leur bon fonctionnement.

Champs électro-magnétiques. Les champs électro-magnétiques dégagés par les planchers radiants électriques peuvent nuire à la santé s’ils sont trop élevés. Actuellement, les études sont incomplètes à ce sujet mais par mesure préventive choisissez les produits ayant un champ maximal de 4 milligauss au niveau du plancher.

Condensation et givre sur les fenêtres

La condensation et le givre sur les fenêtres se produisent le plus souvent lorsque la vapeur d’eau dans l’air est refroidie au contact d’une surface froide. Par conséquent, plus l’air de la maison est humide et plus la surface des fenêtres est froide, plus il risque de se former de la condensation et du givre. La solution ? Réduire le degré d’humidité dans la maison. Des mesures simples.

  1. Ajuster le taux d’humidité relative de la maison en fonction de la température extérieure. Plus celle-ci est basse, plus le taux d’humidité relative devrait être bas. Par exemple, s’il fait 12 à 0 degré, maintenez le taux d’humidité à 40%. -18 à -12 degré à 35%, ; -24 à -18 degré à 25%.
  2. Ne gardez pas de bois de chauffage dans la maison.
  3. Évitez de faire sécher le linge à l’air libre dans la maison.
  4. Vérifiez si le tuyau d’évacuation d’air de la sécheuse est intact. S’il est bouché ou troué, l’air humide risque de s’évacuer… dans la maison.
  5. Vérifiez et nettoyez tous les système de ventilation.
  6. Faites fonctionner régulièrement le ventilateur de la cuisine et de la salle de bain, tout particulièrement quand vous utilisez ces pièces.
  7. S’il y a lieu, réglez le contrôle de l’humidificateur intégré à votre système de chauffage.
  8. Une isolation déficiente autour des fenêtres peut être responsable des fuites d’air et par ricochet, de problèmes de givres. S’il est trop tard pour entreprendre des travaux d’isolation, installez simplement un coupe-froid sur le châssis intérieur ou une pellicule de plastique conçu à cet effet et que vous retirerez d’une traite au printemps venu.

L’heure juste et la SCHL…

Au Canada, la valeur des prêts hypothécaires garantis par la Société canadienne d’hypothèques et de logement totalisaient à la fin de 1997 une somme de 164 milliards de dollars. Au cours de l’année 1997, 486,352 habitations ont bénéficié d’un prêt assuré par la SCHL. De ce nombre, 132,000 familles ont acheté une première maison moyennant un emprunt égal à 95% de la valeur de la propriété. Pour les institutions financières, cela représente une manne extraordinaire puisque ces prêts leur rapportent annuellement près de 10 milliards de dollars de revenus d’intérêts.

Or, saviez-vous que la SCHL n’évalue pas les propriétés avant d’assurer leurs prêts?

Selon, Denis Pagé, directeur de la SCHL à Montréal, seulement 5% des propriétés assurées par la SCHL ont été évaluées par les ressources de cet organisme. En réalité, la SCHL ne fait pratiquement pas d’évaluation pour les résidences privées comme les unifamiliales.

Avant, la SCHL étudiait une demande de prêt en profondeur avant de l’assurer. Au fil des ans, elle a délaissé cette approche et aujourd’hui, l’organisme fédéral fait plutôt une gestion de risque. Somme toute, une demande d’assurance est acceptée si l’emprunteur se qualifie, et si le prix payé tombe dans un écart acceptable pour la SCHL. Il faut savoir que la SCHL a accumulé une vaste base de données sur le marché immobilier et elle s’en sert encore aujourd’hui pour valider ou non un prêt.

Par exemple, la SCHL sait qu’une propriété située dans un tel quartier devrait valoir entre 90,000$ et 130,000$. Si une transaction se situe dans cet écart, le niveau de risque est faible et aucune évaluation n’est effectuée. Par contre, si le prix se trouve à l’extérieur de ces paramètres, la SCHL fait faire une évaluation.

Pour résumé cette pratique, la SCHL assure maintenant son porte-feuille immobilier grâce à une gestion de risque basé en grande partie sur les capacités de remboursement de l’emprunteur. Toujours selon Denis Pagé de la SCHL, « L’expérience nous a démontré que le risque était surtout lié à l’emprunteur » et non plus à la propriété assurée, à son état général ou même à son environnement immédiat.

La position de l’Ordre des évaluateur agréés du Québec est claire à cet égard: « La SCHL doit dire publiquement qu’elle n’effectue pas d’évaluation avant d’assurer un prêt ».

L’Ordre des évaluateurs agréés du Québec juge que la SCHL joue avec les mots à ce niveau. En effet, deux options sont offertes aux prêteurs par l’organisme fédéral, soit le service de base (étude comparative) à 75$ ou le service complet à 235$. Ainsi, quand la SCHL parle d’un service complet, cela sous-entend qu’elle fait une évaluation des propriétés qu’elle assure. Les frais d’évaluation autorisés par la SCHL sont de 160$ par dossier (ce qui correspond à la différence entre le service complet et l’étude comparative). Bref, la SCHL charge des frais d’évaluation mais n’en fait pas…

L’Ordre des évaluateurs agréés du Québec a poursuivi au cours des derniers mois ses représentations auprès des autorités de la SCHL, mais sans grand succès. Après avoir, au terme de plusieurs démarches, conclu une entente avec l’Ordre à l’effet d’informer tous les prêteurs qu’elle ne réalisait pas systématiquement de rapports d’évaluation pour les propriétés qu’elle assure, la SCHL a fait marche arrière en décidant de ne diffuser cette information qu’en petits groupes restreints de prêteurs. Les négociations avec la SCHL se sont avérées tellement décevante pour la direction de l’Ordre que seule une campagne publique d’information pourra informer adéquatement le public et les prêteurs sur le risque encourus par les pratiques de la SCHL.

Sources:
Journal des Affaires du 22 mars 1997
La Presse du 23 mai 1998
Rapport annuel 1997-98 de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec

Délaissement du titre AACI par Stéphane Blais É.A.

3 septembre 2010

Mme Ginette St-Jean
Directrice exécutive de l’Association du Québec
Institut Canadien des évaluateurs

Madame St-Jean

C’est avec déception et amertume que je vous informe qu’à partir du 30 septembre 2010, je délaisserai mon titre professionnel de AACI que j’ai fièrement porté au cours des 13 dernières années. Cette décision officielle de ma part est motivée par le fait que les têtes dirigeantes et penseurs de l’Institut Canadien des Évaluateurs ont récemment décidé de ne plus reconnaître le plan d’assurance responsabilité de l’Ordre des Évaluateurs Agréés du Québec, ce qui, de ma compréhension,  nous obligeraient, Évaluateurs Agréés du Québec, à nous assurer à la fois auprès de l’assurance responsabilité de l’Ordre de même qu’au plan d’assurance responsabilité de l’Institut Canadien. En soit, il est évident qu’une double prime d’assurance inutile à mon humble avis ne représente pour moi aucun intérêt mais plutôt une perte pécuniaire inacceptable et non négligeable de quelques milliers de dollars annuellement.

De plus, je n’ai jamais compris et difficilement accepté le fait que les penseurs de l’Institut Canadien des Évaluateurs nous aient obligé nous, les Évaluateurs Agréés du Québec, à doubler, du jour au lendemain, nos assurances responsabilités par sinistres, les faisant passer de 1 000 000$ à 2 000 000$.  En terme de gestion de risque et en me basant sur l’absence de poursuite que j’ai eu dans ma pratique professionnelle depuis plus de 10 ans, je n’approuve pas cette décision mais bon, j’étais bien prêt à l’accepter comme en témoigne l’ajustement additionnel que j’ai du payer cette année afin de me conformer à cette nouvelle réalité. Toutefois, le fait de ne plus reconnaître le plan d’assurance responsabilité de l’Ordre des Évaluateurs Agréés du Québec représente à mon avis la goutte faisant déborder le vase.
Somme toute, je ne comprends pas le sens des nouvelles directions prises par les dirigeants de l’ICE, et je suis persuadé que plusieurs membres de l’ICE portant également le titre de É.A. prendrons la même décision que moi, d’où une perte non négligeable du membership auprès de l’ICE (au niveau de l’Association du Québec) et une perte évidente d’argent en provenance de nos cotisations professionnelles. Alors pourquoi en arriver à cette situation perdant / perdant si ce n’est que pour des raisons politiques qui évidemment ne me concerne aucunement et dont je n’adhère nullement.
Finalement, j’aimerais vous remercier personnellement pour les excellents services que vous m’avez  rendus au cours des nombreuses dernières années et peut-être, qu’un jour, je comprendrai le pourquoi de cette situation des plus déplorable.
Stéphane Blais É.A.